A Fribourg comme ailleurs, l’omniprésence de la voiture et des tracés pour tenter de l’endiguer comme la démultiplication des revêtements de sol ont conduit à une fragmentation de l’espace public.
A ce découpage comme à la multiplicité des questions posées on veut opposer ici la réduction des réponses formelles :
UN MATERIAU :
La pierre de la Molière, grès coquillé local, se décline en dallage grenaillé ou adouci, concassée en gravier ou en agrégats coulés dans le béton. Elle assure la continuité de l’ensemble des revêtements de sol dans des teintes et une matière qui répondent à la molasse des grands édifices publics.
UNE PLACE :
A la sinuosité des rues et ruelles adjacentes on associe la géométrie exacte d’un grand espace public, libre, capable de mille usages et interprétations : la Place Notre-Dame sera la scène idéale de la représentation collective de la société urbaine.
DES JARDINS VERTICAUX :
Les jardins verticaux se déclinent en portique abritant quelques activités le long de la Place des Ormeaux et de la Place Notre-Dame et en couverture des abris bus ou des stationnements deux roues, pour finalement se déployer sur le Pont de Zähringen, en une structure ouverte qui pourra accueillir au fil du temps et selon les besoins divers équipements publics.
TRAFIC :
Une liaison souterraine entre la rue de Morat et la rue du Pont-Muré permet de libérer la Place Notre-Dame de tout le trafic de transit motorisé individuel. Elle permet également de réaliser un accès direct au nouveau parking Notre-Dame.
PARCELLAIRE :
Le parcellaire, constitutif des villes fondées par les Zähringen se prolonge dans l’espace public pour former la structure du nouveau dallage cyclopéen.
REVÊTEMENT DE SOL :
A la multiplication des types de revêtement de sol existants, fragmentant l’espace en autant de morceaux épars, on oppose l’unité d’un matériau. Avec la pierre de la Molière, on réalise le dallage de la Place Notre-Dame, le dallage des socles des fontaines, les parvis des édifices publics, le gravier de la Place du Marché aux Poissons et l’agrégat du béton coulé.
Ce dernier par les types de mise en œuvre, taloché, brossé ou lavé permet de distinguer les différents usages de la chaussée.
PARKING :
A la dissémination des stationnements, on oppose le regroupement dans deux parkings souterrains pour les résidents et les personnes travaillant en vieille ville. Le parking de Zähringen, marquant l’entrée dans la Vieille Ville comporte 132 places. Le parking de Notre-Dame, 571 places, installé précisément sous la place éponyme prolonge le parking existant. L’accès piéton depuis la place Notre-Dame se prolonge en un grand escalier public qui rejoint les berges escarpées de la Sarine.
Dans les rues adjacentes à la Cathédrale quelques places de stationnement permettent un accès aisé aux commerces et comme dépose minute.
VEGETATION :
La forte arborisation des berges de la Sarine offre un contrepoint à la grande minéralité de la Ville.
En Ville, l’arborisation existante en des lieux singuliers est maintenue voire complétée, autour de la fontaine à la rue des Chanoines ou les ormeaux de la place éponyme par exemple.
Elle est augmentée des jardins verticaux « hors sol » en ville ou profitant du caisson évidé du pont de Zähringen qui devient un sol artificiel dans lequel pousse les plantes qui vont coloniser la structure verticale.
Outre la ponctuation végétale de l’espace public, les jardins verticaux offre le confort d’un abri pour attendre le bus ou pour stationner son deux roues.
Sur le pont, ils deviennent structure d’accueil pour les besoins publics d’aujourd’hui et de demain.
STRATEGIE LUMIERE
De nuit les éclairages font dialoguer différentes échelles et différents usages : échelle URBAINE, échelle ARCHITECTURALE et échelle SCULPTURE.
Echelle URBAINE _ Les rues et les ruelles
L’éclairage fonctionnel des rues et des ruelles est requalifié avec des sources à forte économie d’énergie. Il est accompagné d’un balisage lumineux, lumière sensible et narrative.
La lumière urbaine sectorise les lieux, souligne les fonctions avec différentes températures de blanc des lampes d’éclairage fonctionnel et une signalétique lumineuse concrète/abstraite/colorée. Le balisage crée du sens, guide et invite à la promenade.
Les sources lumineuses accompagnent les pulsations de la ville. La programmation des intensités lumineuses permet la réduction de la puissance d’éclairage au cœur de la nuit et de réduire la consommation électrique.
Echelle ARCHITECTURALE _ Les jardins verticaux et les monuments
Mise en valeur d’une sélection de sites : un bâtiment (la Cathédrale), une infrastructure (le pont de Zähringen), un détail d’architecture.
Elle accompagne des points singuliers, les fontaines et est associée à la construction des jardins verticaux.
Echelle SCULPTURE _ La ville
Cette gamme d’échelles compose une sculpture à l’échelle de la ville, un parcours de lumière, un parcours géo-poétique.
La sculpture c’est le bourg de Fribourg tout entier qui apparaît de nuit sous un nouveau jour. La sculpture c’est le parcours géo-poétique que les habitants et les visiteurs découvrent au gré de leurs cheminements dans le centre, sans qu’un sens de la visite leur soit imposé. Mise en valeur et mise en lumière de fragments choisis du territoire dans lequel chaque spectateur peut effectuer ses propres cadrages plutôt que d’ikmposer un point de vue privilégié pour passer de la carte postale (image fixe) au travelling (image animée par le mouvement du spectateur).
La sculpture nocturne est habitée, se parcourt : une carte du tendre.
Comme l’alternance des saisons, l’alternance de plusieurs programmations lumineuses permet la redécouverte.
LA PLACE NOTRE-DAME
La place Notre-Dame est vide de toute émergence support d’éclairage visible pour accompagner la radicalité et la simplicité de ce vaste espace de respiration et des possibles urbains. L’absence de mobilier urbain permet une grande variété d’usages éphémères de cet espace. Un grand dais constitué d’un réseau de câbles tendus forme
des lignes de pointillés lumineux qui s’entremêlent et se reflètent sur le dallage poli.
Un éclairage fonctionnel attaché à la structure du portique est activé lors de manifestations.
LE JARDIN VERTICAL DU PONT DE ZÄHRINGEN
Des plafonds lumineux à LED, disposés ponctuellement dans la structure invite à l’appropriation par les promeneurs de l’espace réinventé du pont.
Les mains-courantes lumineuses accentuent l’horizontalité du pont et accompagne le déplacement des promeneurs.
LES JARDINS VERTICAUX/abri
En sous face des pergolas, un plafond lumineux à LED marque la position des abris bus et du stationnement des deux roues.
LES RUES ET LES RUELLES
Au pied des façades le balisage est réalisé avec une ligne lumineuse LED qui met en relief l’architecture et accompagne le déplacement des piétons.
Attachée aux façades, la lumière fonctionnelle devient sensible lorsqu’elle est mise en scène au service d’une narration et qu’elle transcende les contraintes techniques. Le choix des matériels d’éclairage se fait sur des critères de non éblouissement, qualité du rendu lumineux, le rapport de la puissance d’éclairage et la puissance électrique, la compacité et l’esthétique des lanternes d’éclairage.