Le 11 novembre 2018

 

Changement d’adresse / 48b PONT DE ZAEHRINGEN à FRIBOURG

 

 

Mon cher ami,

Enfin, j’ai emménagé dans mon nouvel appartement, je devrais écrire dans une maisonnette puisqu’il est en duplex à FRIBOURG, au 48b PONT DE ZAEHRINGEN. Tu sais, j’ai remué ciel et terre, pour obtenir cet appartement incroyable et improbable qui, avec les autres, a métamorphosé le PONT DE ZAEHRINGEN en pont bâti / habité et que j’habite.

A Fribourg, l’histoire c’est aussi la longue histoire de l’éloignement du trafic qui fracassait la ville historique en la traversant. Cette question a été posée et traitée en reportant la circulation sur le Pont de la Poya, nouveau, inauguré à la fin de l’été 2014.

Arc-boutés sur la gestion du trafic et des nuisances induites, tous les efforts de tous se sont concentrés sur le nouveau pont, haubané, de la Poya qui est maintenant là, en service ! Un seul, Jean Pythoud Architecte vigilant, lanceur d’alertes, a donné de la voix et de la plume !

A aucun moment, semble-t-il, la question du réemploi du Pont de ZAEHRINGEN n’avait été posée ni non plus traitée, à fond. A fond où c’est bien la question de la maison de l’homme qui ressurgit dans la longue histoire de la ville. La ville qui est la grande Maison de l’homme et où l’on veut toujours être / habiter puisque l’on n’en finit pas de la rebâtir, de la bâtir encore un peu plus, en bâtissant les ponts !

Viennent à la mémoire ces Ponte et Ponts, Vecchio et Neuf et du Rialto encore… qui sont aussi la mémoire de ce projet.

Avec l’effet de surprise (d’une bombe) que tu peux imaginer, le projet des architectes MANGEAT-WAHLEN les a portés dans l’invention du trésor qu’ils révélaient le 11/11/2014 en offrant leur projet à la ville, stupéfaite !

Un pont, un pont bâti. Un pont bâti à Fribourg !

Des logements et encore des logements, 102 logements/maisonnettes aux loyers abordables, au centre même de la ville, là où l’on n’a plus l’idée d’avoir une voiture, une voiture à soi, sa voiture ! Le réseau des transports publics est en effet là, tout près, à la porte de ma maison, sur le pont où nous habitons, si bien !

La réflexion des architectes ne s’est bien évidemment pas limitée au pont lui-même, rebâti mais elle s’est heureusement prolongée sur la rive droite de la Sarine, en amont. Là ils ont dessiné la trace d’une urbanisation accrochée à la falaise qui recelait aussi « une promesse de ville ».

Mon cher ami nous t’attendons, viens et tu reviendras quand bien même « tu n’en reviendras pas » comme on le dit imprudemment dans ce pays.

Viens, viens diner à la maison, l’apéritif nous le prendrons à la Sarine, le bistrot du pont qui est là près de la « salle de quartier » où nous organisons des fêtes.

Hier nous dinions au Restaurant du Grand Pont, sur la terrasse d’où l’on voit la ville historique aujourd’hui augmentée de nos maisons, qui habitent le pont !

Je t’embrasse mon cher ami.

 

Grégoire