Mon cher ami,

Tu m’as suggéré que je «t’écrive» la Maison Catherin à Nyon où tu t’étais glissé subrepticement un samedi matin… elle était encore en chantier. Les architectes ont quelquefois le bonheur de dessiner et puis de redessiner une maison, une autre maison, une deuxième maison. C’est ce qui s’est passé dans un temps long avec les Catherin. La première à la rue Neuve, ce n’était pas un appartement empilé sur un autre, mais une maison posée sur un niveau tout entier de l’immeuble dont nous assumions la reconversion. On aurait pu en rester là, mais je ne sais par quel hasard ou par quel bonheur, Pierre leur a dit qu’il était, au Vieux-Marché, tout à côté d’une bâtisse un peu morte… inhabitée et qui les attendait. Une maison en attente d’être aimée !Son retour à la vie, sa renaissance, les Catherin nous ont demandé de l’orchestrer dans l’espace. Là, à la Rue Neuve, les planchers planchent et tiennent les maisons en respect. Ici, au Vieux-Marché, on devait inventer l’unité, l’unité d’une maison sur trois niveaux. L’unité « en escalier » des lieux et des espaces qui appartiennent à tous… là-même où s’épanouit le vivre ensemble, en famille… à la maison.C’est donc à l’escalier que nous avons demandé d’entrer dans la danse… L’escalier, il ne demande que ça, danser, il ne sait faire que ça, relier !Mis en forme et dans la lumière, « dans le jour », il entend la musique de l’espace, se détend et s’assouplit… fait un pas de deux et puis la révérence… invite ses hôtes à emboîter le pas… les entraîne et les promène sur trois niveaux qui n’en font plus qu’un, « de fond en comble ». C’est ça la maison Catherin, une sorte d’échelle de Jacob avec le ciel en récompense. Viens la voir, elle t’attend. Les Catherin sont ouverts, leur porte aussi !

Bien à toi, mon cher ami.