L’unité
Un seul territoire
Ici, à Krienz, la ville est en mutation. D’un territoire en périphérie occupé par des industries et de l’artisanat entre deux centres urbains, la planification urbaine permettra de réaliser demain un morceau de ville, c’est à dire la construction d’espaces qui valorisent l’idée du vivre ensemble, autour de cours, le long des rues.
La réalisation d’un deuxième pont jaillissant de la colline est donc l’occasion de réinterroger la manière de concevoir l’infrastructure autoroutière qui aujourd’hui coupe le territoire en deux. Elle doit bien entendu remplir le rôle pour lequel elle est conçue : relier de manière efficace les tunnels aux bretelles autoroutières. Au-delà de cette stricte fonctionnalité elle doit également marquer la porte d’entrée à la ville de Lucerne. Mais aussi et surtout, elle doit être pensée comme une construction qui relie deux compartiments territoriaux qui autrefois n’en formait qu’un.
Non plus un pont routier en banlieue divisant une zone industrielle, mais la conception d’une structure qui valorise la continuité de l’espace sous le pont : un tablier dessiné avec deux faces, l’une sur laquelle on peut rouler avec sa géométrie propre, l’autre sous laquelle, abrité comme sous un toit, on peut déployer toute une série d’activités qui relient deux morceaux de ville enfin réunifiés.
Afin d’augmenter la continuité souhaitée, le projet propose de modifier légèrement le tracé des tubes à construire, d’une part en changeant le niveau auquel ils sortent de la colline, d’autre part en les éloignant légèrement des tubes existants. De cette manière, l’espace occupable sous le pont est plus généreux et la lumière peut s’insinuer entre les deux ponts sur toute leur longueur.
Un seul concept
Le projet postule qu’à chaque élément constructif mis en œuvre est assigné plusieurs rôles ou fonctions, par exemple le parapet nécessaire à la sécurité routière devient poutre, le mur intérieur, nécessaire à la sécurité incendie, devient voile et le mur en façade, nécessaire pour le bruit et sa fonction statique devient réflecteur de lumière entre les deux ponts.
Une seule structure
La construction du pont et de sa couverture n’est pas conçue comme l’empilement de structures, mais participant d’un tout où chaque partie est nécessaire à l’ensemble. Les porteurs en tripode viennent porter dans un seul mouvement autant le tablier que la couverture, donnant à l’ensemble une dimension à l’échelle du territoire, leur forme permettant d’assurer la continuité avec la colline et les portails. Le mur de refend qui sépare les différentes voies permet quant à lui de supporter la toiture et aussi de fonctionner comme un voile allégeant la portée du tablier.
Une seule construction
La construction des deux ponts, celui à construire et celui à renouveler, n’est pas conçue comme deux structures côte à côte et indépendantes.
Il s’agit d’une seule et unique construction fissurée par une prise de lumière. Pour renforcer ce sentiment d’unité, la couverture se développe de part et d’autre à la même altitude, quand bien même les tabliers s’adaptent aux conditions existantes, jaillissant d’un portail unique.
Un seul matériau
Eléments porteurs et portés des tabliers et de leurs couvertures, dallages des cheminements et des places, anfractuosités et proéminences du skate parc, tous les aménagements permanents sont réalisés en béton blanc, armé là où nécessaire.
Un seul concept
Eléments porteurs et portés des tabliers et de leurs couvertures, dallages des cheminements et des places, anfractuosités et proéminences du skate parc, tous les aménagements permanents sont réalisés en béton blanc, armé là où nécessaire.